R.P.I

Trempé, en sueur, profitant (si on appelle ça profiter) du fait qu'il fasse encore des températures, comme on aime à le signaler dans les médias, "BIEN AU-DESSUS DES NORMALES SAISONNIERES", je ne résiste pas au plaisir de faire part d'un article d'Albert Algoud datant de l'été 2004 (pendant la canicule). Même s'il mentionne les tongs dans son billet d'humeur, j'ai beaucoup aimé lire ce texte. Vous pouvez toujours, si vous ne l'aimez pas, l'imprimer puis vous en servir d'éventail...

En 1982, le groupe Jalons, notamment connu pour ses hilarants pastiches de la grande presse (Fientrevue est le dernier en date) avait appelé à une manif contre l’hiver, particulièrement rigoureux cette année là. Rendez-vous avait été donné en un lieu hautement symbolique : la station de métro Glacière, dans le 13ème arrondissement. Là, des manifestants chaussés de moonboots, vêtus de doudounes, coiffés de bonnets de laine et de toques avaient brandi des banderoles et scandé des slogans vengeurs : « A bas la calotte glacière », « verglas assassin, Mitterrand complice ». Résultat de cette mobilisation qui donna chaud aux parisiens transis : le thermomètre ne tarda pas à remonter. Réfugié dans mon congélo pour finir la canicule qui accable Paris, je repensais à cet exemple historique, en me disant qu’il serait temps de faire la même chose pour protester contre les vagues de chaleur qui accablent la capitale depuis quelques semaines. Gardons le métro Glacière comme point de ralliement. Rien qu’à prononcer le nom de cette station, on se sent déjà rafraîchi ! Convenons d’une date et rendons-nous là-bas en masse, en string et en tongs. Formant cortège jusqu’à la porte maillot, nous crierons notre révolte contre l’intox météorologique des grands médias : « Météo, boulot, dodo », nous protesterons contre les effets dévastateurs de la chaleur : « Soleil assassin, Raffarin complice », « Chaud, chaud, chaud, l’été est bien trop chaud ! » Tout en prenant garde cependant à ne pas nous laisser déborder par des éléments plus radicaux de la mouvance « Ni Dieu, ni (thermo)mètre ».

Source : A nous Paris, été 2004.