T.D.V.O.V.B.I : Tranche De Vie Au V.B.I
LE LUNDI, C’EST CHIE-EN-LIT.
5h30 : Réveil. Une demi-heure avant l’heure habituelle, à cause des grèves.
5h45 : Petit déjeuner. Zut de zut, j’ai pas racheté mes céréales. Je prends du fromage blanc et une banane à la place, en espérant que ça va me faire tenir une matinée.
6h : Préparation du cartable, nettoyage, habillage, maquillage. (nan. Le dernier point a été rajouté pour déconner)
6h15 : Départ de la maison, avec le cartable de 6 kg qui va bien.
6h22 : Arrivée au premier quai, celui du tram. Il arrive assez vite. Super.
6h35 : Arrivée à l’arrêt de bus. Pas de bus. Je décide, après une attente approximative de 10 minutes, de marcher avec la joie au cœur et la gnak au ventre.
6h45-7h55 : Longue marche, avec alternativement chansons paillardes, chants militaires et chansons de dessins animés.
7h55 : Il me reste une dernière ligne droite à faire avant d’arriver au collège. je cours comme un taré jusqu'à l'entrée, puis je débarque en sueur dans la salle des profs en criant « Aujourd’hui, ils ont pas intérêt à me prendre la tête ». Le principal m’entend, me serre la main, un petit sourire aux lèvres, et ne pipe mot.
8h-9h : La première heure de cours se déroule sans incident, moi récupérant peu à peu de ma longue marche, les élèves, comme à leur habitude lors de la première heure de cours de la journée, tentant vainement d’ouvrir les yeux. J’ai le nez qui coule, et me mouche avec l’espèce de serviette que j’ai eu l’audace de prendre, juste avant la séance, dans les WC des profs. Ca m’irrite les narines, mais au moins mon nez est sec.
9h17 : Lors de la seconde heure de cours, deux élèves se mettent à bavarder. Je me mets à leur crier dessus, à les faire changer de place. Je manque de perdre l’équilibre, mais pour ne pas perdre aussi la face devant les élèves à qui je viens de passer un savon, ("sinon", me dis-je au moment où je vais chuter, "tout le monde va se marrer, et ce serait pas du tout l’effet escompté"), je donne un grand coup de l’intérieur du pied au bureau, et reprends mon équilibre (j’aurais été sur un terrain de foot, c’était pleine lucarne…mais là c’était un bureau et pas un ballon. Ca craint). Le bureau effectue un déplacement latéral d’un mètre, et dans le même temps, mon pied subit un traumatisme et une dilatation qui le fera rougir et doubler de volume le soir même.
9h17-17h30 : La journée ne se passe plus sans le moindre incident, à part que je me mouche toutes les 5 minutes, avec les serviettes en papier décrites plus haut. On me raccompagne en voiture jusqu’à une gare. Il y a des trains. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
19h : Je rentre chez moi, me jette sur le lit, retire ma chaussure puis ma chaussette droite, et me rend effectivement compte de la grosseur non naturelle de mon pied fort.
19h02 : Mon pied fort n’est plus mon pied fort. Tel mon héros du moment le Docteur House, je marche en boitant. Vive moi.
Bref, une journée comme j’aimerais ne pas en avoir plus souvent. Je remercie les cheminots pour leur participation. Ils contribuent à rendre ma vie plus passionnante, et surtout à me dire que, quand tout va bien, et bien, euh, c’est cool.