DOSSIER N° 43 : HOUSE, MD.

Une série OVNI. Une bombe. Je me repasse les épisodes en boucle sur mon lecteur DVD.

Et comme le long discours d'un pro vaut mieux qu'un de mes longs discours à moi, voici un papier de Christophe Ono-Dit-Bio dans "A Nous Paris" (un journal gratuit à lire dans le bus avant d'aller à l'école) sur cette série génialissime :

"Je persévère dans mon rôle de ménagère. Aussi traumatisante qu’ait été l’expérience Sœur Thérèse.com avec Lavanant en nonne écartelée entre Dieu et Google, je ne peux pas juger là-dessus. C’était un accident, TF1 vaut mieux que ça. J’ai attendu 23h15, « Dr House ». Une série qui cartonne autant que Sœur Thérèse, mais dans laquelle, bonne nouvelle, il n’y a aucun acteur échappé des Bronzés. Aucun acteur bronzé, d’ailleurs. Docteur House a mauvaise mine, il est débraillé et il boite appuyé sur une canne. De toute façon, un médecin beau et bronzé, ça ne peut être que George Clooney et qu’est-ce qui se passe ? On dit « What else ? » et il n’y a rien à ajouter.

House est aux antipodes de Mr Nespresso : c’est une vraie saloperie, et c’est là que ça a commencé à me passionner. Un tel mauvais esprit n’a pas été vu depuis le chirurgien Christian Troy de « Nip/Tuck », celui qui ne refait les seins de ses patientes que pour être le premier à les caresser. Chez House, idem : pas de grand cœur qui bat sous la blouse blanche, le sien est sec comme un raisin de Corinthe. Spécialiste en maladies infectieuses, il officie au milieu de patients qu’il n’aime pas, et qu’il ne sauve que quand leur maladie l’intéresse parce qu’il y voit un défi à relever.

House est entouré de trois jeunes médecins à qui, toute la journée, il parle comme à des chiens. Parce qu’il est plus brillant qu’eux, qu’il le sait, et qu’il sait qu’ils le savent. Le miracle de la série ? House parvient à être émouvant. Parce qu’il se bourre d’anti-douleurs, et qu’il écoute en boucle le tube des Stones you can’t always get what you want ? Non, mais parce que ses patients, cet impatient finit toujours par les sauver, tandis qu’il sombre, lui, tous les jours un peu plus profond. Enfermé dans sa solitude, et le secret que renferme sa mystérieuse jambe morte. Osez House."